Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les lectures d'Emilie

27 novembre 2012

"Les Petits", le livre inachevé

Avec "Les Petits", je découvrais l'univers de Christine Angot. On ne peut pas dire que l'immersion a été réussie car au bout de 60 pages, j'ai jetté l'éponge.

L'histoire, d'abord. Un couple qui se rencontre, s'aime, met au monde des enfants, et peu à peu, s'effrite. C'est le quotidien, c'est la vie. Rien qui fait tilt. Enfin, si. Il y a bien la femme, Hélène, psychologiquement dérangée et qui accuse son conjoint, le pauvre Billy, de mauvais traitement. Je me suis arrêtée là. Parce que même ça, ça m'ennuie. Le style, sûrement.

Le style, parlons-en. Tout est raconté de manière monotone, clinique, presque neutre. C'est l'histoire d'un couple comme il en existe des millions et l'écriture se conforte à cette idée. Cela manque de point de vue, de sentiments. On a l'impression que l'auteur se moque bien de ses personnages. Comment le lecteur peut-il s'intéresser à leur vie. Bref, un rendez-vous manqué entre les protagonistes -pourtant, loin d'être inintéressants- et le lecteur, à la fois déçu et légèrement désabusé.

Je m'arrête là, de peur d'être lynché par les admirateurs de Christine Angot... !

("Les Petits" de Christine Angot, Flammarion, 2011)

 

 

Publicité
Publicité
20 novembre 2012

"Du domaine des murmures", le deuxième roman de Carole Martinez

De Carole Martinez, nous connaissons tous l'excellent "Coeur cousu". "Du domaine des murmures", son deuxième roman, est également très réussi quoique différent du précédent.

Nous sommes au Moyen-Age et suivons Esclarmonde, fille du seigneur du domaine des Murmures. Pour échapper à un mariage forcé avec Lothaire, la jeune fille de quinze ans choisit de se faire emmurer vivante. Les pèlerins viennent de loin pour se confesser à Esclarmonde. Cette dernière, violée la veille de son emmurement, donne naissance à Elzéar.

Le récit, quoique ancré dans l'Histoire -il est question des croisades- s'avère passionnant. Les personnages sont réels et fantastiques.

Carole Martinez est une grande conteuse. Elle nous le confirme avec ce deuxième roman, à la fois merveilleux et cruel. La romancière possède une imagination extraordinaire et ses livres sont accessibles à tous.

16 novembre 2012

Les "Spirales" infernales de Tatiana de Rosnay

De Tatiana de Rosnay, on connaît tous l'excellent "Elle s'appelait Sarah". Beaucoup moins "Spirales", paru en 2004 aux éditions Plon.

Hélène, la cinquantaine, mène une vie paisible auprès de son mari éditeur. Un jour, dans une petite rue, elle rencontre un homme qui l'emmène chez lui. Il lui fait connaître la jouissance avant de mourir d'une crise cardiaque. Hélène, affolée, s'enfuit. Dans la précipitation, elle oublie son sac à main. Les ennuis commencent.

Le personnage, du point de vue psychologique, ne manque pas d'intérêt. Le livre soulève également des questions et des sujets intéressants : la frontière entre le bien et le mal, la solitude -à qui peut-on vraiment se confier ?...

Le lecteur se retrouve happé par l'histoire de cette bourgeoise dont la vie insipide se retrouve bouleversée. L'écriture simple est au service du récit, mené rondement.

13 novembre 2012

"Monsieur le commandant" de Romain Slocombe, une longue lettre bouleversante

Romain Slocombe se glisse dans la peau de Paul-Jean Husson, ancien militaire mutilé pendant la Grande Guerre et devenu homme de lettres. Il coule des jours paisible dans sa demeure bourgeoise d'Andigny. Un jour, son fils Olivier lui présente sa future épouse, une jeune allemande prénommée Ilse. Paul-Jean tombe immédiatement sous le charme de sa belle-fille.

Nous sommes à l'apogée de la Seconde Guerre Mondiale. Olivier fait partie des appelés. L'ancien militaire se voit confier la jeune Ilse. Paul-Jean, antisémite convaincu, émet bientôt des doutes sur les origines de sa belle-fille...

Ce roman, écrit sous la forme d'une longue lettre, est à la fois passionnant et bouleversant. Le lecteur ne s'ennuie pas une seconde. Le narrateur est un homme torturé par des sentiments ambivalents et dont la personnalité semble torturée.

L'histoire rejoint l'Histoire -une scène de torture insoutenable traverse le récit- et le lecteur va de surprise en surprise. Romain Slocombe sait parfaitement ménager le suspens.

("Monsieur le commandant" de Romain Slocombe, Nil Editions)

30 octobre 2012

"L'attente" et la question de la double vie

"L'attente" est le premier roman de Catherine Charrier. Diplômée de HEC, elle travaille dans la publicité et s'implique dans la cause féminine. Son livre est d'ailleurs le récit d'une femme, Marie. Mariée et mère de deux petites filles, elle entretient une liaison avec Roch. L'attente débute lorsque l'amant promet de quitter sa femme.

L'attente dure. Les mois, les années passent. Marie et Roch vivent une passion cachée ponctuée d'escapades amoureuses. Mais, peu à peu, l'héroïne glisse, allant même jusqu'à suivre la femme légitime de son amant.

Et puis, un jour, la passion détruit tout sur son passage. Son mari la quitte et Marie passe de l'autre côté.

Le roman est réussi car il parvient à changer le regard du lecteur sur l'adultère. Marie est une femme plongée dans une vie extraconjugale douloureuse. Ce n'est pas une simple briseuse de ménage. Les sentiments sont décrits avec justesse. Il s'agit d'un vrai livre sur l'attente et qui pose la question de la double vie.

 

Publicité
Publicité
29 octobre 2012

"La liste de mes envies", à mettre sur votre PAL

J'ai découvert Grégoire Delacourt et son roman au titre qui en dit long.

Jocelyne a un quotidien ordinaire. Mercière, elle tient également un blog sur la couture, sa grande passion. Un jour, elle gagne une  grosse somme d'argent à la loterie. Au lieu d'encaisser son chèque immédiatement, elle préfère le cacher au fond d'une chaussure, dans la penderie.

Un jour, le chèque disparaît. Et si son mari Jocelyn s'était fait la malle avec le butin ?

"La liste de mes envies" apparaît comme un conte moderne, et pose les bonnes questions : que ferions-nous avec 14 millions d'euros ? changerions-nous notre quotidien ? comment réagirait notre entourage ? et surtout, surtout, est-ce que l'argent rend heureux ?

L'auteur a un avis bien tranché sur la question. Et en plus, il écrit très bien. Une écriture fluide et accessible.

Bref, un délice contemporain, sans prise de tête, divertissant, quoique légèrement cruel.

("La liste de mes envies", Grégoire Delacourt, J.C Lattès, 2012)

26 octobre 2012

"Moi et toi", je dis oui !

Je ne connaissais pas Niccolo Ammaniti. Après avoir lu "Moi et toi", je sais désormais qu'il s'agit d'un grand auteur italien et que je dois impérativement me procurer ses autres livres.

La couverture et le titre n'avaient rien de très accrocheur ! Heureusement, les critiques élogieuses en quatrième de couverture incitent à ouvrir le livre.

Un adolescent, solitaire et incapable d'empathie avec quiconque, hormis ses parents, après avoir menti à sa mère, passe une semaine dans la cave de leur maison familiale. Une vraie planque avec console de jeux, gâteaux et couchette.

Et alors qu'on pensait s'ennuyer ferme, sa demie-soeur Olivia, une jolie fille devenue camée, déboule.

L'adolescent, peu à peu, prend conscience que sa soeur a besoin de lui, et sort de sa bulle.

"Moi et toi" est un livre sensible où le héros antipathique devient attachant. Les personnages, bien trouvés, nous semblent à la fois inhabituels et familiers.

Les situations décrites virent parfois au cocasse. On retiendra, par exemple, l'altercation en voiture entre la mère de l'adolescent et un Italien sur les nerfs. On aurait aimé que le livre soit plus long. 145 pages, c'est trop peu !

("Moi et toi" de Niccolo Ammaniti, Laffont, 2012)

24 octobre 2012

"Les affreux", plutôt intéressant

Toujours à l'affût de découvrir de nouveaux auteurs, j'ai succombé aux charmes des "Affreux" de Chloé Schmitt, qui signe, à 21 ans, son premier roman.

Un homme ordinaire, Alfonse, est victime d'un AVC (accident cardio-vasculaire). Il perd l'usage de ses membres et de la parole.

Là commence son récit. Sa femme, Clarisse, quoique aimante, adore pleurnicher sur son sort et se faire plaindre. Son licenciement aura raison d'elle. Alfonse se retrouve alors chez son frère et sa copine, une jeune étudiante prénommée Annabelle.

L'arrivée chez ce frère, immoral, violent et pathétique, marque un tournant dans la narration. D'autant plus qu'Alfonse s'éprend de la gentille Annabelle. Avant, l'histoire tournait légèrement en rond.

Et alors que le lecteur devient peu à peu empathique, le mot "fin" s'inscrit. Ce goût d'inachevé -le livre est trop court, il semble manquer quelque chose-, ne fait pas oublier le talent indéniable de l'auteur. Le livre ne ressemble à aucun autre, il marque les esprits. Le lecteur a vraiment l'impression d'avoir découvert un univers.

A suivre, donc et de très près !

("Les affreux" de Chloé Schmitt, Albin Michel, 2012)

23 octobre 2012

"Le Premier Amour", pas franchement inoubliable

Une quatrième de couverture plutôt attirante... Je me suis laissée séduire par le livre de Véronique Olmi.

L'histoire était intéressante mais j'ai peu accrochée, ou alors trop tardivement. L'écriture, belle et sensible est au service d'événements trop ronronnants. Parfois, je me suis ennuyée, reprochant à l'auteur de s'arrêter en chemin pour tenir, bien souvent, le même propos.

Dario, le bel italien inoubliable, est le premier amour de notre protagoniste, aujourd'hui mariée, trois grands enfants. Une petite annonce dans un journal et voilà notre héroïne au volant de sa voiture, direction l'Italie, pour retrouver Dario. En route, plusieurs rencontres et ces fameuses digressions (Christine, la soeur trisomique, Zoé, la fille paumée, etc.). Le chemin pour retrouver le premier amour, autant pour le personnage principal que le lecteur, paraît bien long.

Et là, surprise, Dario n'est plus vraiment Dario. Et c'est la femme de celui-ci, une très belle italienne, qui accueille notre voyageuse. Toutes les deux, elles vont se fourvoyer dans une entreprise vouée à l'échec pour découvrir le secret de Dario...

La fin me semble davantage réussie que le début. Ce qui me parait fort regrettable, c'est seulement lorsqu'on commence à s'attacher aux personnages qu'il faut les quitter !

"Le Premier Amour", même s'il ne m'a pas marquée outre mesure ne m'a pas dissuadée non plus de découvrir plus amplement Véronique Olmi.

("Le Premier Amour" de Véronique Olmi, Editions Le Livre de Poche, 2011)

Publicité
Publicité
Les lectures d'Emilie
Publicité
Archives
Publicité